Fondation Foch

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Projet : Une année de mobilité au Canada pour le Dr Glorion

Le Dr Matthieu Glorion est chirurgien thoracique au sein de l’Hôpital Foch et doctorant à l’université Paris-Saclay. Il réalise actuellement une année de mobilité scientifique à l’université de Montréal, dans le cadre d’un programme de transplantation pulmonaire.

Cette année lui permettra de participer à l’activité clinique d’un programme nord-américain de transplantation et perfusion pulmonaire ex-vivo de volume important (80 transplantations par an).

Découvrez son témoignage :

Je suis arrivé au Canada pendant le mois d’Août avec mon épouse et mes quatre enfants. La fin du mois d’Août a été consacrée à notre installation dans un appartement dans le quartier Petite patrie. Mes deux ainés (9 et 7 ans) sont rentrés à l’école canadienne le 28 Aout. Et mes deux plus jeunes ont eu une place dans une garderie. Mon épouse, qui est médecin, mais ne pourra pas exercer cette année, envisage des activités de bénévolat au sein d’un hôpital pédiatrique.

Le changement est assez important pour les enfants mais chacun a commencé à trouver sa place.

Ainsi, j’ai pu commencer mes activités de recherche en transplantation pulmonaire et chirurgie thoracique au sein du CHUM (Centre Hospitalier Universitaire de l’Université de Montréal) et au CRCHUM (Centre de Recherche du Centre Hospitalier Universitaire de l’Université de Montréal) au début du mois de septembre. J’ai eu la chance de découvrir un hôpital aux dimensions « nord-américaines », neuf (puisqu’il est en service depuis 5 ans) et adossé sur le même site à un centre de recherche disposant de beaucoup de ressources et des blocs opératoires très bien équipés.

En effet, il est prévu que mes activités se partagent entre la clinique pour 40% et la recherche pour 60% de mon temps.

Activité clinique :

Mon rôle dans le service est dédié essentiellement à l’activité de greffe et de prélèvement pulmonaire. Je participe aux consultations d’évaluation pré transplantation et au suivi post-opératoire des greffés.  Les premiers temps ont été assez occupés car j’ai déjà participé à 8 transplantations en 4 semaines.

Cette activité initiale soutenue fut le meilleur moyen pour moi de rencontrer l’équipe et de découvrir les pratiques locales.

J’ai la chance d’avoir pu participer aux deux premiers reconditionnements EX-VIVO pulmonaire sur une nouvelle machine Torex, développée par l’équipe de Toronto qui est leader dans le domaine, récemment acquise par le CHUM. Même si la technique est assez proche de celle utilisé à Foch, c’est une très bonne opportunité pour moi pour progresser dans ce domaine. Par ailleurs, cette compagnie développe un dispositif de préservation des greffons pulmonaires à 10 °C pour lequel un essai clinique randomisé multicentrique international est en cours de mise en place.

Activités de recherches :

J’ai pu également débuter les activités de recherche. De ce point de vu là je développe un projet principal et je participe à des projets de l’équipe déjà en cours.

Le projet principal concerne l’évaluation de la possibilité d’utiliser les greffons pulmonaires issus de donneurs d’organe en arrêt cardio-circulatoire (DCD) après la mise en place d’une circulation régionale normothermique (CRN) centrale. Cette stratégie innovante a pour but de réanimer in situ les organes avant leurs prélèvements. Elle diffère de la stratégie utilisée actuellement en France où la CRN est uniquement abdominale. La controverse qui m’intéresse et de savoir si cette technique bien qu’intéressante pour le prélèvement du cœur ne serait pas délétère pour les poumons. Alors que l’Agence de Biomédecine réfléchi au développement de ce type de protocole en France, cette question est particulièrement intéressante. Ainsi, l’équipe du CHUM vient de mettre en place un modèle porcin que je vais pouvoir mettre à profit pour étudier la transplantabilité des poumons après ce type de procédure grâce à une évaluation EX-VIVO.

Le mois de septembre a été consacré à la rédaction des protocoles de recherche en collaboration avec les chirurgiens cardiaques.  Et nous avons pu, début octobre faire notre première expérimentation pilote qui a été très prometteuse car après 30 minutes d’arrêt cardio-circulatoire, les organes ont été réanimés de manière satisfaisante. Ce premier succès nous permet d’envisager sereinement la suite du protocole de recherche qui durera pendant toute l’année.

Enfin, j’ai pu participer au congrès de AATS (American Association of Thoracic Surgery) sur l’oncologie thoracique à New York les 22 et 23 septembre, cela m’a permis de créer des liens avec des chirurgiens Nord-américain également dans le domaine de l’oncologie et la chirurgie robotique dont la poursuite du développement m’intéresse particulièrement.

 

 

 

Mattieu Glorion
Chirurgien thoracique