Fondation Foch

Click "Enter" to submit the form.

« Santé : la générosité de mécènes privés ne devra cesser de croître » Tribune de Jean-Louis Bühl et Louis Schweitzer dans le JDD

Jean-Louis Bühl, président de la Fondation-Hôpital Foch, et Louis Schweitzer, président du Comité de soutien de la Fondation-Hôpital Foch, appellent les mécènes privés à s’engager davantage dans la santé pour « pousser toujours plus loin l’innovation et l’excellence médicales ».« La générosité que des mécènes privés consacrent à la santé et la médecine de pointe a un impact sociétal positif et très concret : elle participe à faire bénéficier chacun des soins de qualité et du meilleur de la recherche. La crise du Covid a remis la santé au cœur des préoccupations nationales et les efforts des soignants et des établissements de santé, avec le soutien des gouvernants, ont permis d’endiguer cette pandémie, vague après vague. Mais cette crise a révélé que des changements étaient nécessaires pour assurer à tous un accès égal à une médecine d’excellence. Elle a suscité chez les Français des inquiétudes pour l’avenir et les performances de notre système de soin : difficultés de recrutement, fonds limités pour la recherche, disparités des possibilités d’accueil entre les territoires, inquiétudes auxquelles s’ajoute aujourd’hui à la question du pouvoir d’achat.

Dans un contexte de compétition mondiale pour l’excellence médicale et d’un besoin d’investissement exponentiel dans la recherche et développement, l’État et la protection sociale ne peuvent pas tout financer.

«L’innovation en santé est un des enjeux majeurs pour notre société»

Alors que les pluri-pathologies et pathologies chroniques explosent (24 millions de Français concernés en 2021*), que les risques pandémiques ressurgissent, et que la population française vieillit, il faut pouvoir compter sur une recherche-développement toujours plus performante, agile et réactive, dans des aires thérapeutiques toujours plus pointues (immunothérapie, chirurgie robotique, imagerie médicale, PMA, neurologie, greffes,). Équipement de haute technologie, développement de recherches avancées, prise en charge des pathologies longues et invalidantes… L’innovation en santé est un des enjeux majeurs pour notre société. Elle appelle certes, l’effort financier des pouvoirs publics mais aussi le volontarisme de plus nombreux mécènes.

Les financements publics, concentrés sur des centres de recherche (Inserm, CEA, CNRS, etc.) et les activités financées par la solidarité nationale, de procédure, ne suffisent pas. Le surplus de financement que l’État accordera dans le cadre du plan Innovation santé 2030 sera d’un peu plus de 7 milliards d’euros sur la décennie**. En France, toute sources confondues, la part de la dépense de recherche en Biologie-santé, dans notre richesse nationale (PIB), reste inférieure de moitié à celle des États-Unis ou du Royaume-Uni***. Le chiffre d’affaires de la « Medtech »**** aux États-Unis s’élevait à 184 milliards de dollars pour la seule année 2020, soit 45% du marché mondial*****.

Cet objectif de rattrapage en matière d’innovation médicale, ne peut donc, à l’évidence, reposer uniquement sur les deniers publics ou parapublics. L’investissement privé de toute nature dans le secteur de la santé, les modèles hospitaliers privés hybrides, centres de lutte contre le cancer (CLCC) et établissements de santé privés d’intérêt collectif (ESPIC), alliant un statut privé à une mission d’égal accès pour tous, le partenariat avec des start-ups dans les domaines du numérique, de la robotique, de l’imagerie et de l’intelligence artificielle, devront concourir toujours plus à combler ce retard.

«C’est en associant les compétences et les fonds issus du secteur privé à ceux du secteur public que l’idéal français d’un égal accès de tous à des soins de pointe restera une réalité»

Assurer l’égalité d’accès pour tous à des soins d’excellence et placer la France au meilleur niveau de la science médicale.

Favoriser l’innovation médicale, c’est favoriser non seulement le maintien d’une médecine de pointe en France, enjeu d’autonomie stratégique, mais garantir aussi aux Français la liberté d’accéder à des soins d’excellence. Qu’il s’agisse du financement de la recherche, de la prévention, ou de l’amélioration des conditions d’accueil, de soin et de suivi des malades, il est difficile de compter uniquement sur l’État. L’Hôpital Foch, hôpital de Fondation qui assure une mission de service public grâce à la solidarité nationale, et prend également part à des investissements d’innovation et de recherche, grâce à la générosité de donateurs et de mécènes privés, est l’exemple d’une combinaison réussie.

C’est en associant les compétences et les fonds issus du secteur privé à ceux du secteur public que l’idéal français d’un égal accès de tous à des soins de pointe restera une réalité. Dans les années qui viennent, ces fonds, qui reposent sur la générosité de mécènes privés de tout type, convaincus de l’absolue nécessité de placer la France au meilleur niveau de la science médicale, ne devront cesser de croître pour répondre aux nouveaux défis qui sont à relever. C’est ainsi que l’on pourra répondre toujours mieux à la vocation des professionnels de santé : mieux accompagner et soigner les malades et sauver toujours plus de vies. »